Fan fictions n°1

« Je t’aime ».

Ces mots résonnaient dans la tête de Samantha Spade. Elle ne pouvait plus vivre avec ces images qui défilaient sans cesse dans sa tête : elles allaient la rendre complètement folle. Depuis ce jour tragique, elle vivait cloîtrée chez elle. Elle n’osait plus répondre au téléphone ni aller ouvrir la porte depuis sa mort. Elle le revoyait encore et encore lui dire ses derniers mots. Elle noyait son chagrin avec l’alcool. Elle savait très bien ce qu’elle faisait : elle voulait tout simplement en finir avec la vie. Arrêter son combat puisqu’il n’y avait aucune issue à cela. A part mourir. Mourir et s’excuser de tout le mal qu’elle avait causé. Elle avait voulu aller à son enterrement mais elle ne l’avait pas fait, de peur de faire, encore une fois, du mal à ses filles. Croiser leur regard l’aurait anéantie. Et puis, elle se voyait mal, habillée en noir, puant l’alcool, venir leur présenter ses excuses : comment aurait-elle pu le faire ? Elle aurait pu leur dire d‘une voix flottante :
« Kate, Hanna... Je... Je suis désolée » et enchaîner sur la façon dont leur père était décédé.
Mais ça leur aurait certainement fait plus de mal que de bien.

Elle était enfin sortie de chez elle au bout d’une semaine : elle se tuait à petit feu quoi qu’elle fasse dans sa maison puisqu‘ils se voyaient là-bas bien avant. Elle aurait peut-être dû aller prendre une chambre dans un hotel au lieu de faire cela. Mais c’était son choix. Elle avait pris sa voiture et s’était dirigée à son travail, comme si elle allait renouer le lien entre elle et la vie. Mais, l’horaire était différente : au lieu de partir à huit heures, comme elle faisait quand il était encore en vie, elle était partie à dix heures pour être sûre de ne croiser personne. Samantha avait roulé pratiquement dans tout New York, histoire de se vider la tête avant d’en finir. Cela lui avait pris presque deux heures. Elle tourna enfin dans le parking du FBI. Elle se gara et attendit encore quelques minutes : cet endroit lui rappelait tellement de souvenirs... Elle descendit de sa voiture, quelques larmes au bord des yeux et entra dans l’immeuble. Elle grimpa dans l’ascenseur et appuya sur le bouton de l’étage cinq. Elle patienta jusqu’à l’ouverture des portes. La jeune femme descendit : elle voulait revoir son bureau une dernière fois. Elle n’avait pas songé qu’il était certainement occupé depuis quelques jours. Dans le couloir, elle marchait, tel un mort-vivant. Danny vint à sa rencontre.

Danny : Samantha ? Est-ce que ça va aller ?

Elle ne lui répondit pas et continua son chemin vers son bureau. Danny l’attrapa par le bras.

Danny : Samantha.
Samantha : Quoi ?
Danny (la lâchant) : Ca va aller ?
Samantha : Très bien.
Danny : T’en es sûre ?
Samantha : Oui pourquoi ?
Danny : Tu vas dans son bureau et je... Je ne pense pas que c’est une bonne idée.
Samantha (commençant de s’éloigner) : Laisse-moi y aller.
Danny (la retenant) : Non je ne peux pas.
Samantha (se débattant) : Laisse-moi y aller Danny ! Lâche-moi !
Danny (haussant le ton) : Sam !

Samantha s’arrêta net.

Danny : Ses affaires ne sont plus là-bas depuis plusieurs jours. Maintenant c’est le bureau de Vivian.

Samantha resta interdite.

Danny : Je... Je suis désolé.

La jeune femme n’était plus elle-même : elle gifla le jeune homme avant de tourner les talons et de retourner dans l‘ascenseur.

Danny (passant sa main sur sa joue) : Sam attends !

Il soupira et resta planté dans le couloir. Pendant ce temps, Samantha pleurait : Danny venait de gâcher sa dernière chance pour être proche de lui une dernière fois avant de faire le grand saut et de l’être définitivement. Elle appuya sur le bouton du dernier étage : celui du toit. Elle attendit alors un long moment que l’ascenseur monte. Il s’arrêta enfin. Les portes s’ouvrirent. Elle descendit en vitesse. Ca y était. Elle était au centre du toit, attendant l’instant pour s’approcher du bord et sauter dans le vide. Elle regarda la ville : les rues étaient presques désertes de son point de vue. Elle commença de s’approcher du vide. Un pas, deux pas, trois pas... Elle le sentait de plus en plus présent, elle se rapprochait du monde où il était maintenant. Quatre pas, cinq pas...

Danny : Sam !

La jeune femme se retourna.

Danny (s’approchant d’elle) : Ne fais pas ça. S’il te plaît.
Samantha : N’approche pas ! C’est trop tard, j’ai pris ma décision.
Danny (s’approchant d’elle) : S’il te plaît Samantha écoute-moi.
Samantha (se retournant vers le vide) : Non.
Danny (s’approchant d’elle) : Sam, tu n’es pas dans ton état normal, tu as bu et crois-moi on est capable de tout quand on est bourré. S’il te plaît, réfléchis à ce que tu laisses derrière toi si tu sautes. Réfléchis aux belles choses que tu peux vivre si tu ne sautes pas.
Samantha (se retournant vers lui) : Non, non ! Je n’ai plus rien à vivre !
Danny (s’approchant d’elle) : Sam, ne dis pas ça ! C’est faux ! Tu as encore une longue vie devant toi ! Tu ne dois pas mourir maintenant ! C’est trop tôt !
Samantha (pleurant) : Si ce n’est jamais le moment de mourir, quand est-ce qu’on peut revoir ceux qu’on aime et qui sont déjà morts Danny ?! Hein ? Quand ?
Danny (s’approchant d’elle) : Sam je t’en supplie ne fais pas ça.
Samantha (essuyant ses larmes) : Non je le ferai quoi que tu fasses.
Danny : Sam...
Samantha (se retournant vers le vide) : Va-t-en ! Plus rien ni personne ne peut me faire changer d’avis. Pas même toi. Alors, si tu veux assister à un suicide, tu peux rester. Si c’est pour m’empêcher de sauter, alors pars.

La jeune femme tourna la tête vers son ami : il l’implorait du regard.

Danny : Sam. S’il te plaît.
Samantha : N’essaie rien. Va-t-en.

Danny la regarda une dernière fois avant de s’éloigner vers l’ascenseur. Il appuya sur le bouton et patienta. Il regardait toujours Samantha. Cette dernière s’approchait toujours du vide. A chaque pas qu’elle faisait, il sentait la vie partir de son corps. Elle était au bord du gouffre cette fois. Elle jeta un dernier regard au jeune homme et ainsi qu’à la ville. Sa ville.

« Je t’aime aussi Jack ».

Danny (hurlant) : Sam ! Non !

Elle sauta de l’immeuble. Il ne la voyait plus. Danny se précipita vers le bord de l’immeuble : si seulement il avait pu la résonner... Il n’entendit rien lorsque le corps de sa «petite-soeur» s’écrasa sur l’asphalte. Le jeune homme laissa quelques larmes ruisseler le long de ses joues mates avant de partir, la tête baissée, marmonnant des paroles indicernables...